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LE SACRÉ COEUR DE NOTRE-DAME MARIE DE NAZARETH

VIE ET TEMPS DE LA SACRÉE FAMILLE

CHAPITRE DEUX

JE SUIS L'ALPHA ET L'OMÉGA

6

Histoire des Hasmonéens

Aristobulus I "le fou".

 

Après la mort de Jean Hyrcanus I, fils de Simon, le dernier des Maccabées, son fils Aristobulus I lui succède au gouvernement de la Judée. Dans ce chapitre, la mémoire du peuple israélien se perd dans le labyrinthe de ses propres phobies et peurs de la vérité. Selon certains, le fils de Jean Hyrcanus Ier n'a pas entrepris l'assaut de la couronne. Il en a simplement hérité de son père.

Selon la position officielle, l'abomination qui a entraîné la ruine a été commise contre son père par un fils qui a dû surmonter l'opposition acharnée de sa mère et de ses propres frères. Bref, il n'y a rien de clair, sinon la nécessité d'aller à la rencontre de la réalité en courant sur la piste des faits. Personnellement, je ne sais pas dans quelle mesure ces faits sont fondamentaux pour déterminer la culpabilité du père dans l'acquittement du fils. Qu'Aristobulus Ier se soit couronné roi contre la volonté de son père ou qu'il ait simplement légitimé une situation monarchique secrète, nous ne le saurons certainement jamais, du moins pas avant le jour du jugement. Le fait est qu'Aristobulus Ier a ouvert la glorieuse chronique de son règne en surprenant les étrangers et les connaissances par l'emprisonnement à vie de ses frères. Motifs, raisons, causes, excuses ? Eh bien, nous entrons ici dans l'éternel dilemme de savoir ce que les acteurs de l'histoire ont fait et ce qu'ils auraient aimé voir écrit. Devons-nous entrer dans la discussion ou la laisser pour un autre jour ? Je veux dire, quel motif plus fort existe-t-il pour conquérir le pouvoir que la passion du pouvoir ? Pouvoir absolu, pouvoir total. La liberté de celui qui est au-delà du Bien et du Mal, la gloire de celui qui s'élève au-dessus des Lois parce qu'il est la Loi. La vie dans un poing, la mort dans l'autre, peuple dessous les pieds. Être comme un dieu … être un dieu ! La tentation maudite, la pulpe du fruit défendu, être dieu, loin de l'œil de la justice, au-delà du long bras de la loi. Le Diable n'était-il pas rusé ?

Que cette passion d'être comme un dieu ait découvert sa nature virale, vénéneuse, en transformant un ange en ce Serpent mère de tous les démons, « très bien alors », se dit Aristobulus Ier, « je vais généreusement répandre mon poison sur toute la terre, en commençant par ma maison ».

Horreur, désillusion, éloignez-moi des rêves du Démon. Réveille-moi, ciel, beauté, dans quelque coin du Paradis.

Quelle folie fait que la boue se croit plus forte que le déluge ? L’escargot rêve-t-il d'être plus rapide que le jaguar ? La lune défie-t-elle le soleil pour savoir qui brille le plus ? Le lion méprise-t-il la couronne de la jungle ? Le crocodile se plaint-il de la taille de sa bouche ? La créature féroce envie-t-elle à la sirène son chant ? L’aigle envie-t-il l'éléphant des plaines ? Le poisson phosphorescent surgit-il des abysses de l'océan pour réclamer au soleil le clair de lune ? Qui offre au boréal les pétales du printemps froid ? Qui cherche la fontaine de l'éternelle jeunesse pour écrire sur ses rives : Fou est celui qui boit ?

Le fait non négociable c’est qu'Aristobulus Ier est monté sur le trône laissé vacant par la mort de son père. Et la première chose qu'il fit fut jeter ses frères dans le cachot le plus froid de la prison la plus lugubre de Jérusalem. Insatisfait, pas encore satisfait d'un tel crime contre nature, Aristobulus le Fou a terminé le travail en envoyant sa mère « chez ses frères ».

Personne n’a jamais su pourquoi il a laissé le plus jeune fils de sa mère en liberté. Le fait est que la même chose qui a surpris tout le monde en condamnant ses frères à la prison à vie, a encore surpris tout le monde en libérant l’un d'entre eux. Il semble qu'il ait laissé vivre le plus jeune de ses frères et sœurs. Pas pour longtemps cependant. Bientôt, la folie s'empara de son cerveau et il décida en l'étranglant à mains nues, avec ses propres mains. Tous ces crimes commis, le roi Fou s'habille en grand pontife et s'en va adorer comme si Jérusalem avait rejeté Yahvé pour Dieu et avait prêté serment d'obéissance au Diable lui-même.

Tel fut le début du règne du fils de Jean Hyrcanus Ier.

En arrière-plan d’un tel crime, digne du disciple le plus avancé de Satan, il faut voir la terrible querelle entre mère et fils, entre Aristobulus Ier le Fou et ses frères au sujet de la transformation de la République en Royaume.

Accepter la folie du petit-fils de Simon Maccabeus comme le diagnostic ultime, décisif, ce n’est pas une façon de fermer une affaire aussi grave. Surtout lorsque la brève année de règne du second Hasmonéen, laissant derrière lui la question de ceux qu'il a tués, dont les noms n’ont pas été écrits et dont la mémoire n’a pas été préservée parce qu'ils n'étaient pas ses parents, dont nous pouvons calculer le nombre à partir de ce qu'il a fait, ou bien celui qui emprisonne ses frères va-t-il laisser libres ceux qui ne le sont pas? Je disais que la brève année du règne d'Aristobulus Ier, si brève soit-elle, a façonné l'avenir du peuple juif d'une manière profonde et douloureuse qui peut être vue à la base du traumatisme qui, deux mille ans plus tard, tourmente encore les historiens juifs officiels dans leur recréation de l'époque hasmonéenne.

Quelle discussion apocalyptique plus critique que la transformation de la République en monarchie aurait pu pousser le petit-fils des héros de l'Indépendance à devenir un monstre ?

Les historiens juifs officiels passent par cette affaire en regardant de l'autre côté. Ce faisant, ils commettent un terrible crime contre eux-mêmes en créant chez le lecteur l'impression que tuer sa mère et ses frères était le pain quotidien des Juifs. Je ne sais pas dans quelle mesure il est éthique, ou même moralement acceptable, de faire retomber le sang du crime commis par leurs pères sur leurs enfants. Est-il vrai que les Hébreux avaient l'habitude de manger leurs mères tous les deux jours ?

C'est un crime contre l'Esprit que de cacher la vérité afin d'imposer ses propres mensonges. Si Aristobulus Ier a tué ses frères et sa mère dans un crime aussi monstrueux, nous devons le comprendre comme la conséquence finale de la lutte entre les secteurs républicain et royaliste, le premier représenté par les Pharisiens et le second par les Sadducéens. Cette lutte est remportée par Aristobulus Ier contre ses frères et coûte la vie à sa mère pour conspiration contre la couronne.

De notre position confortable, nous pouvons risquer cette théorie à l'affaire. Il semble clair que si l'autorité de cette femme n'a pas pu imposer son jugement, c'est sans doute parce qu'elle entrait en conflit avec des intérêts plus puissants, et quel intérêt plus puissant que le contrôle du Temple pour mettre sa vie en jeu à Jérusalem ?

Gardons à l'esprit que dans toute l'histoire d'Israël, trouver un tel cas de cruauté, d'un fils contre sa mère, n'a jamais été enregistré parce que cela n'est jamais arrivé. Le fait qu'elle se soit produite de manière non naturelle ouvre donc la porte à la conspiration contre les lois patriarcales qui a eu lieu entre les prêtres  et Aristobulus Ier. Dans ce contexte, l'emprisonnement des frères et de la mère est parfaitement compréhensible. En fait, les événements que nous allons voir ont tous été marqués par le même fer. Il y a ensuite la psychologie de l'historien officiel pour profiter du type de crime et cacher dans le miel de l'horreur l'année de terreur que la population de Jérusalem a subie sous la tyrannie du roi Fou. En concentrant cette année de massacre sur la famille royale, l'historien a jeté sur la lutte à l'origine du problème l'écran de fumée des magiciens de Pharaon. Qui a emprisonné ses frères pour s'être opposés à son couronnement, que ne ferait-il pas à ceux qui, sans être ses frères, refusaient de transformer la république en monarchie ? L'historien juif officiel a passé ce sujet sous silence. Ce faisant, il a pris les gens du futur pour des imbéciles et ceux de son époque pour des idiots à vie.

Quoi qu'il en soit - laissant maintenant de côté les arguments - Aristobulus I a laissé libre - comme je l'ai dit - un de ses frères. On dit que le garçon était un guerrier vaillant et courageux qui aimait le jeu de la guerre, et là, il ne perdit pas de temps pour ouvrir la bataille au cri de "Vive Jérusalem". Digne parent de Judas Maccabée, avec les histoires duquel le garçon a grandi, le prince Vaillant a entraîné ses soldats vers la victoire qui ne lui a jamais résisté, la gloire même des héros amoureux de ses os.

Disons que la reconquête pacifique de la Terre promise a été rompue par les guerres maccabéennes. Jean Hyrcanus Ier a ouvert une nouvelle période en mettant en armes tous les habitants du sud d'Israël qui ne se sont pas convertis au judaïsme. Par cette politique, il annexa l'Idumée.

Il revient à Aristobulus Ier, son fils, de mener ses armées contre le Nord. Jérusalem était en proie à une agitation antimonarchiste due aux événements déjà mentionnés - emprisonnement des frères du roi et massacre de ses alliés républicains - et pendant qu'il était occupé à contrôler la situation, Aristobulus Ier passa la direction militaire à son frère cadet, qui conquit la Galilée. Il n'y avait pas que des mauvaises nouvelles. La conquête de la Galilée remonte le moral des Juifs qui ne savent pas s'ils doivent rire de la victoire ou pleurer l'échec d'avoir pour roi un meurtrier de la pire espèce.

Ce qui a suivi n'était attendu par personne. Ou bien ils l'ont vu venir et n'ont mis aucun remède à leur portée. Le fait est que le prince Vaillant avait à peine commencé à chercher ailleurs la gloire et la célébrité que la jalousie, et la mauvaise conscience qui l'emprisonnait pour ses actes, ont entraîné son frère Aristobulus Ier à le condamner à mort.

Ici encore, Aristobulus Ier a agi selon l'exemple des Gentils, bien qu'il ait appliqué le système à la mentalité de l'Orient. Le Sénat romain avait érigé en règle dans le manuel des puissants d'écarter les généraux trop victorieux par la retraite ou la mort. Les Scipions et Pompée Magnus lui-même ont subi cette règle. Le dernier cas serait celui de Jules César, qui a si bien fonctionné pour eux, bien sûr.

Plus sage et plus saint que les sénateurs impériaux, le roi des Juifs n'a pas cueilli la marguerite. Il a simplement envoyé à son petit frère sa décision irrévocable suspendue au bord de la hache du bourreau.

La nouvelle du meurtre du petit frère par le grand frère a surpris Alexandre Jannaeus là-bas, au milieu du froid des cachots et des hurlements des prisons creusées dans les murs de l'enfer. Naturellement, la nouvelle lui a glacé le sang. Mais le fluide vital aurait pu retrouver sa chaleur si la présence de sa mère dans les cachots n'avait pas doublé le froid. La pauvre femme, transpercée de la sorte, a perdu la raison, et avec ce qui lui restait de raison, elle s'est laissée mourir de faim.

Voir sa mère et ses propres frères mourir pour le bien d'un frère n'est pas la meilleure école pour un roi. Mais c'est l'école des rois qu'Alexandre Jannaeus, objet de toute la haine du monde juif après le massacre des six mille, a été contraint de fréquenter.

Accablé jusqu'à la folie par cette tragédie, le Hasmonéen jura de venger la mort de sa mère et de ses frères - s'il sortait vivant de l'enfer - sur les cadavres de tous les lâches qui brûlaient alors de l'encens dans le Temple.

Il est tout autre - pour reprendre le fil du refus de la position juive officielle d'accepter le fait du couronnement de Jean Hyrcanus Ier - que la folie matricide et fratricide d'Aristobulus Ier n'était que la fin du drame auquel le couronnement de son père les avait tous conduits. La position officielle juive - dirigée par le célèbre Flavius Josèphe - était de refuser d'admettre le fait du couronnement du fils du dernier des Maccabées. Ses actes, ses guerres, sa volonté semblent prouver le contraire, ils semblent crier à tue-tête que sa tête a été couronnée, et c'est sous son règne que le virus de la malédiction a trouvé un terreau dans sa maison. Comment expliquer autrement que le lendemain de son enterrement, sa femme et ses enfants se soient effondrés sous le poids de cette opposition écrasante à la poursuite de sa dynastie ? Dans quel contexte pourrait-on comprendre autrement que le nouveau roi ait décidé du jour au lendemain de tuer tous ses frères, y compris sa mère, pour haute trahison ?

La logique n'a pas à présenter ses preuves devant le tribunal de la biohistoire. Les arguments biohistoriques sont auto-explicatifs et n'ont pas besoin de témoins. Mais si ni l'un ni l'autre ne suffisent à se frayer un chemin dans la jungle labyrinthique dans laquelle les Juifs ont perdu la mémoire, rien ne peut être conseillé à celui qui a appuyé sur la gâchette, à moins qu'il ne mette rapidement un terme à la tragédie et cesse de rassembler les badauds avant d'aller au diable avec ses lamentations et ses élégies.

Il n'y a pas d'autres faits que la réalité pure et simple. Aristobulus I succède à son père Hyrcanus I. Il ordonne immédiatement l'emprisonnement à vie de son frère Alexandre. Les frères et sœurs d'Alexander ont également connu le même sort. Le seul épargné par le massacre des Caïnites fut le petit fils de sa mère. Sa mère gisait comme morte dans quelque sombre donjon du palais de son méchant fils lorsque le cadavre de ce dernier lui fut descendu par des anges de la Mort. La pauvre ferma les yeux et s'est laissée mourir de faim. Tels furent les débuts du règne d'Aristobulus Ier le Fou ; telles furent les origines du règne à venir de son frère Alexandre Ier.

7

Alexandre Jannaeus

 

Lorsque Alexandre Jannaeus est sorti du cachot, où il aurait normalement dû périr, la situation dans le royaume était la suivante. Les Pharisiens avaient convaincu les masses que la nation vivait dans la ligne de mire de la colère divine. Les lois sacrées interdisaient aux Hébreux d'avoir un roi qui n'était pas de la Maison de David. Ils l'avaient. En l'ayant, ils provoquaient le Seigneur à détruire la nation par rébellion contre sa Parole. Sa Parole était le Verbe, la Parole était la Loi, et la Parole était Dieu. Comment pouvaient-ils empêcher le destin de suivre son cours ?

Le problème est que les serviteurs du Seigneur, les prêtres sadducéens, ont non seulement béni la rébellion contre le Seigneur qu'ils servaient, mais ont également utilisé le roi pour écraser les sages Pharisiens.

Pourtant, la voracité macabre d'Aristobulus Ier fut bouillir les entrailles des sadducéens eux-mêmes. Cela ne signifie pas que les Sadducéens étaient prêts à se joindre aux Pharisiens pour nettoyer Jérusalem de leur crime. La dernière chose que les Sadducéens voulaient était de partager le pouvoir avec les Pharisiens.

Puis, mystérieusement, Alexandre Jannaeus est libéré de prison et échappe à la mort. Un miracle ?

Si la haine qui lui donnait de la force et le maintenait en vie peut être appelée un miracle, alors c'est un miracle qu'Alexandre ait survécu à ses frères et à sa mère. Dommage que, à part les rats, personne ne soit descendu dans son enfer pour rendre hommage à la mort de sa mère ! S'ils l'avaient fait, ils auraient découvert que la force qui le maintenait en vie et alimentait sa soif de vengeance était la haine, sans faire de distinction entre Pharisiens et Sadducéens.

Quoi qu'il en soit, le Hasmonéen avait tort de penser que la mort de son frère détesté était due à la nature. La mort d'Aristobulus l'année de son règne et immédiatement après celle du prince Vaillant n'est pas le fruit du hasard ou de la justice divine ; qui peut s'étonner que le crime contre sa propre mère fasse chavirer le cœur des habitants de Jérusalem et qu'ils décident, en conspiration avec la reine Alexandra, de mettre fin au monstre ? Le fait que le mariage du prisonnier avec la veuve du défunt, sa belle-sœur Alexandra, ait lieu immédiatement et dans l'urgence met en évidence l'alliance sadducéenne qui a mis fin à la vie d'Aristobulus Ier.

Les Sadducéens ont devancé les Pharisiens et ont destitué le roi Fou et mis le Hasmonéen à sa place, en espérant que lorsqu'on découvrirait qu'ils étaient leurs sauveurs, ils ne penseraient pas à faire volte-face et à remettre le pouvoir aux Pharisiens, qui, étant les ennemis naturels de leurs sauveurs, auraient forcément dû être les leurs. L'élément de surprise jouant en sa faveur, Alexandre accepta la couronne en jurant de ne pas changer le statu quo.

Telle était la situation explosive sur laquelle le Hasmonéen a fixé sa haine du brasier en ébullition.

Alexandre Ier, cependant, ne pardonnera jamais à ses libérateurs d'avoir mis tant de temps à prendre leur décision. Qu'attendaient-ils, la mort de sa mère ? Mon Dieu, si seulement ils étaient arrivés un jour plus tôt.

La haine que le nouveau roi a fait éclore contre sa nation pendant son année d'emprisonnement, une année longue et interminable, aucun mot ne peut la décrire. Seul son massacre ultérieur en révélera l'étendue et la profondeur. Cette haine était comme un trou noir avançant des tripes à la tête, comme un feu inondant ses veines d'un cri : Vengeance. Vengeance contre les Pharisiens, vengeance contre les Sadducéens. Si leurs sauveurs avaient pris la peine de réfléchir à ce qu'ils faisaient, ils se seraient plutôt ouvert les veines que d'ouvrir la porte de la liberté au prochain roi des Juifs.

Il ne faudrait pas longtemps à Jérusalem, très bientôt, pour découvrir quel genre de monstre les Hasmonéens avaient pour une idole. La haine qui dévorait le corps, l'esprit et l'âme d'Alexandre Ier ne tarderait pas à déraper et à réclamer des cadavres par dizaines, par centaines, par milliers. 6 000 pour un banquet de Pâques ?

Un apéritif. Juste ça, un vulgaire amuse-gueule pour un vrai démon. Les sages et saints prêtres de Jérusalem n'ont-ils pas dit qu'ils connaissaient les profondeurs de Satan ? Encore un autre mensonge ! Lui, le Hasmonéen, allait découvrir à tous les Juifs les véritables profondeurs de Satan. Il les conduirait lui-même jusqu'au trône même du Diable. Où Satan avait-il son trône ? Des fous, sur la tombe de sa mère, dans la Jérusalem qui a vu ses frères mourir sans lever le petit doigt pour les sauver de la ruine.

Tout comme le père de l'histoire juive ancienne, Flavius Josèphe, l'a fait en cachant à son propre peuple la cause implosive qui a fait éclater le bonheur promis de la maison d'Hyrcanus Ier, il l'a refait en parlant de la mort miraculeuse et soudaine du matricide et du fratricide, homicide bien sûr. Il devait le faire s'il ne voulait pas découvrir la cause qu'il venait de cacher à son peuple. S'il a juré en public devant l'avenir que les mêmes sadducéens qui ont élevé le fils ont ordonné la mort du père, en faisant cela il a ouvert la porte au reste du monde pour qu'il entre et voit de ses yeux la guerre interne à mort entre pharisiens et sadducéens.

Ennemi de la vérité pour le salut de son peuple, dans la ligne de mire de la haine romaine après la fameuse rébellion qui s'est terminée par la destruction de Jérusalem, Flavius Josèphe a dû enjamber le cadavre de la vérité au nom de la réconciliation des Juifs et des Romains. Et accessoirement de tenir les enfants des assassins des premiers chrétiens à l'écart du crime contre divina natura auquel ils se livraient et se livrent encore, dans la mesure de leurs intérêts : même au prix de l'extirpation de leur Mémoire, d'une lobotomie et de la poursuite de leur existence en tant que peuple maudit, de tous les damnés, considéré par tous comme mangeurs de leurs mères et assassins naturels de leurs frères. Par conséquent, aucun Juif ne devrait regarder d'un mauvais œil Aristobulus Ier qui a tué sa mère, ses frères, ses oncles, ses beaux-frères, ses neveux et même ses petits-enfants, s'il en avait. D'après Flavius Josèphe et son école, cela était naturel chez les Juifs. Alors où est le scandale ?  

C'est l'histoire de Jésus. Ce n'est pas l'histoire des chroniques hasmonéennes. L'importance des soixante-dix années de cette dynastie est cependant si décisive pour comprendre les circonstances qui ont conduit les Juifs à l'antichristianisme le plus féroce et le plus meurtrier que nous devons, par la force des choses, les recréer en survolant les événements les plus marquants liés à cette seconde chute. En une autre occasion, à un autre moment, si Dieu le veut, nous entrerons dans ces chroniques. Il suffit ici de survoler la chronologie.

La haine des Hasmonéens contre tous, Pharisiens et Sadducéens, a suivi son cours. En quelques années seulement, c'est devenu une avalanche. Roulant sur la pente suicidaire, un de ces jours, ils sont tous, pharisiens et sadducéens, allés célébrer une sorte de banquet de l'amitié avec le roi. Les portes se sont ouvertes, les stratèges ont pris position, et avec le vin, ils étaient tous au diapason. Et, en passant par les méandres et les prolégomènes, ils se sont retrouvés sur les rives de la mer des affaires personnelles. Dans le feu de l'action, l'un des pharisiens présents, lassé par le vin, a soufflé au roi ce que tout le monde disait, à savoir que sa mère le tenait avec quelqu'un d'autre que son père. En d'autres termes, le Hasmonéen était un bâtard.

La situation n'était pas compliquée et le Diable est venu l'aggraver. Le Diable, comme s'il battait l'Ange à plate couture, ajoutait de l'huile sur le feu à chaque occasion. Avec la mèche qui brûle, le baril de poudre à deux pas, il était logique que l'explosion fasse sauter tout ce qu'elle attrape. Le massacre des Six Mille en un jour ne serait pas la seule vague dévastatrice. Mais cela aurait au moins pu servir à calmer les esprits et à faire en sorte que les ennemis unissent leurs forces.

Contrairement aux autres peuples du monde, la philosophie de la nation juive en matière de race était de ne jamais apprendre de ses erreurs. Si auparavant, c'était le zèle pour la Loi qui les poussait au massacre, désormais, ce serait la soif de vengeance. C'est cette soif effrénée qui est allée de synagogue en synagogue dans le monde entier, apportant à tous les croyants ce hurlement que nous avons entendu précédemment : Le Hasmonéen doit mourir. Ce à quoi les plus audacieux et les plus zélés du destin ont répondu en consacrant leur vie à tuer le Hasmonéen. Parmi eux se trouvait Siméon le Babylonien, un citoyen de Séleucie sur le Tigre, un Hébreu de naissance, un banquier de profession. Son entrée dans la Jérusalem hasmonéenne et son intention de rester dans le royaume ne pouvaient ni perturber le roi, qui avait toujours besoin d'alliés et de moyens financiers pour la guerre de reconquête de la Terre promise, ni éveiller ses soupçons, étant donné les circonstances géopolitiques que traversait l'ancien empire séleucide.

Les Parthes, en effet, dépassaient l'Asie à l'est d'Eden, et subissaient d'innombrables épreuves en rêvant d'envahir les terres à l'ouest de l'Euphrate. Il était donc naturel que les enfants d'Abraham commencent à revenir de captivité de l'autre côté du Jourdain. Si le rapatrié semble n'avoir aucune idée de la situation politique locale et, au grand bonheur de tous, est un riche banquier et un croyant fervent, tant mieux.  

"Siméon, mon fils, la paranoïa est aux tyrans ce que la sagesse est aux sages. S'ils abandonnent leurs conseils, l'un et l'autre sont perdus. C'est pourquoi celui qui se déplace parmi les serpents doit être guéri du poison et avoir les ailes d'une colombe pour surmonter les desseins des méchants avec l'innocence de celui qui ne sert que son maître.

Siméon, tourne le dos à ton ennemi en signe de confiance et tu gagneras ton salut, mais porte sous ton manteau l'armure des sages afin que lorsque la paranoïa le rendra fou, le poignard de sa folie se brisera contre ta peau de fer.

Si vous serrez la main du tyran, sachez que dans l'autre main il cache le poignard ; offrez-lui alors ce qu'il cherche, car Dieu n'a donné à l'homme que deux mains, et si avec l'une il prend la vôtre et avec l'autre saisit ce qu'il veut, le poignard sera toujours loin de votre gorge.

Quand tu le vois blessé, cours guérir sa blessure, car il n'est pas encore mort ; et s'il vit, cherche sa mort, mais ne te contente pas de le blesser et de le laisser se relever à ta perte. Le diable a de nombreuses façons d'atteindre son but, mais Dieu n'a qu'une seule façon de lui faire mordre la poussière. Sois sage, Siméon, n'oublie pas les enseignements de tes maîtres".

Siméon le Babylonien arrive à Jérusalem avec le livre des Mages d'Orient sous le bras. L'école dans laquelle il a appris le métier de mage trouve ses origines à l'époque du prophète Daniel, ce prophète et chef magicien qui d'une main servait son maître et de l'autre creusait sa ruine autour de lui. Mais assez de paroles, que le spectacle commence.

Siméon le Babylonien a mis ses enseignements en pratique. Il a réussi à briser la glace de la méfiance des Pharisiens envers le nouvel ami du roi. Il réussit à tromper le roi en participant au financement de ses campagnes de reconquête et de consolidation des frontières conquises. Dans le dos d'Hasmonéen, de son autre main libre, le Babylonien apposa sa signature sur tous les complots du palais contre lesquels Hasmonéen, tel un athlète en plein steeple-chase, réalisa l'exploit impossible de survivre à tous ses assassins potentiels. L'une après l'autre, toutes ces tentatives d'arracher sa tête de son cou se sont soldées par la mort des assassins en puissance. Fatigué de tant d'inepties, à son avis même ses compatriotes n'étaient pas bons pour cela, le Hasmonéen a traité les cadavres de ses ennemis comme on traite les cadavres de chiens, les jeter dans la rivière et laisser le courant les emporter vers la mer de l'oubli.

Désespérés par le sort du Hasmonéen, les Pharisiens ont conçu le plan des plans, à savoir engager une armée de mercenaires, prendre la tête et lui déclarer une guerre ouverte. C'était un plongeon dans la guerre civile, mais quel remède. L'étoile hasmonéenne semblait avoir surgi des profondeurs de l'enfer. Quoi qu'ils aient planifié contre lui, aussi subtil et alambiqué que soit le plan pour le renverser, la bestiole en sortait toujours vivante. Il avait plus de vies qu'un chat. S'il était mort.

Sur sa conscience les dégâts, ils se sont dit. Ils ont donc engagé les Arabes pour mettre un terme au destin du roi le plus tyrannique, le plus cruel et le plus sanguinaire que Jérusalem ait jamais connu. Tout ceci dans le plus grand secret. La dernière chose que Siméon le Babylonien et ses Pharisiens pouvaient se permettre était que le Hasmonéen ait vent de leurs plans. Il n'hésiterait pas à les tuer tous, petits et grands, dans le même pot. Comme le dit le proverbe du sage : Nous devons être aussi innocents que des colombes, aussi rusés que des serpents.

Mais comme dans ce monde on ne peut pas tromper tout le monde à la fois, il y avait à l'époque une personne que les tours de magie de Siméon ne pouvaient pas tromper. Cet homme était Abijah le prêtre, le prophète privé des Hasmonéens, dont nous avons déjà vu quelque chose dans les chapitres précédents.

Siméon aussi, bien sûr, a assisté au tour d'Abijah pour entendre l'Oracle de ses lèvres. C'est à lui, oui, à lui, au nouvel ami du roi, son ennemi secret le plus juré, qu'Abijah a adressé des mots qui ont fait voler en éclats tous ses projets.

"Si le Ciel combat l'Enfer avec les armes du Diable, comment éteindra-t-on le feu qui dévore tout dans son brasier ?", oracle l'homme. "Comparez-vous Dieu à son ennemi? L'ange qui garde le chemin de la vie se révolte-t-il contre son destin en dressant le feu de son épée contre l'arbre qu'il garde, afin d'empêcher quiconque de l'approcher? Se donne-t-il alors pour perdu? Quel sera le jugement de son Seigneur contre son désespoir? En agissant ainsi, ne reniera-t-il pas le Dieu qui lui a confié sa mission? Vous ne vous battez pas contre le diable, vous vous battez contre l'ange de Dieu, et même s'il est pour vous, il ne peut pas quitter son poste. Son ordre est ferme : Que personne ne s'approche ; pourquoi pensez-vous qu'il déposera son épée? Par amour pour vous, se rebellera-t-il contre son Seigneur? Cessez donc de jouer les imbéciles. Vous ne vous battez pas contre un homme, vous faites la guerre au Dieu qui a mis son ange entre vous et la vie que vous recherchez en invoquant la Mort".

Un oracle plein de sagesse qui, ses destinataires aveuglés par la haine, est tombé encore et encore sur un sol rocailleux. Pendant un moment, il a semblé qu'elle allait prendre racine, mais dès qu'ils ont quitté le Temple, l'odeur du sang a ramené leurs sens à la réalité quotidienne.

 

8

Guerre civile

 

A quelle distance de la naissance d'une guerre civile fermentent les nuages qui feront pleuvoir un déluge de haine ? Comment effacer les traces d'une cicatrice tailladée entre la poitrine et le dos ?

Les Pharisiens et leurs chefs ont pris la décision désespérée d'engager une armée de mercenaires pour en finir une fois pour toutes avec les Hasmonéens. Ils n'ont pas engagé l'armée des dix mille Grecs perdus lors du retour au pays, et n'ont pas traversé la mer jusqu'à Carthage pour chercher la liberté dans les descendants d'Hannibal. Ils n'ont pas non plus invoqué les célèbres guerriers ibériques. Ils n'ont pas non plus mis la main sur des hordes barbares. Pour tuer leurs frères, les Juifs ont fait appel aux Arabes.

Combien de temps la chair de la haine doit-elle cuire dans la marmite ? Quand le poison ne suffit pas et que les conspirations secrètes ne suffisent pas, est-il légitime de faire appel au diable lui-même pour emmener en enfer ce qui est né dans la chaleur de son feu ?

Comme il l'a fait pour tant d'autres épisodes, l'historien officiel des Juifs de l'époque a passé en revue les causes de cette rébellion comme quelqu'un qui marche sur des œufs. Voulant vendre la vérité pour les trente pièces d'argent du pardon de César et avec l'approbation d'une génération juive qui, entre le culte de l'empereur ou le sort des chrétiens, dansait en l'honneur du veau d'or devant Dieu et devant les hommes, Flavius Josèphe a négligé ces causes dans l'éloignement de la naissance de cette guerre civile, si horrible et si perfide qu'elle fait oublier l'inimitié des siècles entre Jacob et Ésaü.

Le fait derrière la dalle de béton sous laquelle les Juifs ont enterré la mémoire de leur passé est que, contre les lois de la terre, Israël a engagé Edom, Jacob a appelé Esaü pour vaincre ensemble le Diable, ignorant, parce qu'il ne voulait pas s'en souvenir, que le Diable qui a vaincu Adam, père des deux, avait besoin de quelque chose de plus qu'une alliance entre frères pour que sa queue soit coupée.

Quoi qu'il en soit, la bataille entre les partisans de la restauration de la monarchie davidique et ceux fidèles à la dynastie hasmonéenne a eu lieu. Et ce sont les ennemis de le Hasmonéen qui ont emporté la victoire dans leur camp.

Il semble que le même Hasmonéen qui marchait sur des tapis tissés de la peau des Six Mille, ce démon sans conscience qui a osé maudire le Dieu des dieux en couchant avec ses prostituées dans son propre Temple, cet invincible fils de l'enfer, dit-on, s'est enfui comme un rat.

Il n'en valait même pas la peine de mourir comme un homme, comme l'ont regretté trop tard ses ennemis.

Malheureusement, au moment d'achever la victoire, l'armée victorieuse a commis l'erreur impardonnable de faire demi-tour. Comme je l'ai dit, ils allaient récolter les lauriers du succès lorsque le remords s'est emparé de leur cerveau et qu'ils ont commencé à réfléchir à ce qu'ils faisaient. Ils étaient en train de livrer le royaume aux Arabes !

Entre en finir avec les Hasmonéens ou se retrouver sous le joug de leurs ennemis traditionnels, les Pharisiens décident l'impensable.

En effet, l'amour du pays a surmonté le souvenir de tant de souffrances passées. Ainsi, avant d'être piégés sous les roues de leurs propres erreurs, ils ont rompu le contrat avec la victoire qu'ils avaient remportée, une erreur fatale qu'ils allaient bientôt regretter, une erreur qu'ils ne regretteraient jamais assez.

Par un de ces classiques coups du sort, les nationalistes victorieux ont rejoint les patriotes perdants et ensemble, ils se sont révoltés contre l'armée de mercenaires qui se préparait déjà à conquérir Jérusalem pour leur roi.

Ravi de ce coup du sort en sa faveur, le Hasmonéen se transforma de rat en fuite en lion affamé, prit la tête de ceux qui l'acclamèrent à nouveau roi, et chassa de son royaume ceux qui venaient de le voir s'enfuir comme un chien.

Les premiers à se lamenter furent les Pharisiens.

Son retour du tombeau a convaincu ses ennemis que le Hasmonéen avait pour parrain le Diable lui-même. Le calme, la tranquillité avec laquelle Alexandre a fait son entrée à Jérusalem a été célébré par presque tout le monde. C'était le calme avant la tempête. Peu après son retour dans son palais, après avoir couché avec toutes ses concubines, une fois qu'il eut digéré sa défaite dans les plis d'un mauvais rêve, fatigué de promettre ce qu'il ne tiendrait jamais, le Hasmonéen ordonna de rassembler les meneurs des Pharisiens et les centaines de leurs alliés comme on rassemble le bétail. Le nombre d'âmes s'est élevé à un tel point que personne ne pouvait imaginer comment le Hasmonéen allait cuisiner autant de viande.

Ce qui s'est passé appartient aux souvenirs impies d'Israël. Mais s'il y a le Bien et le Mal et que chaque chose a son contraire, les personnes qui ont une Histoire Sacrée ont aussi leur contraire, une Histoire Maligne. Caïn, l'Alexandre de ces chroniques, et le Caïphe qui, au nom de son peuple, a crucifié le Fils de David, appartenaient sans aucun doute au genre des héros de ces sombres écrits.

Le chroniqueur juif aurait aimé enterrer ce chapitre dans l'histoire maudite de son peuple. La courte distance entre sa génération et celle qui a subi le Néron des Juifs l'a empêché d'effacer du livre de la vie de son peuple le sombre événement qui est l'étoile de ce chapitre.

Pour se venger de l'humiliation subie, lorsqu'on l'a vu fuir comme un rat alors qu'il se vantait jusqu'alors d'être le lion le plus féroce de l'enfer, le Hasmonéen a érigé huit cents croix sur le Golgotha. Pas un, pas deux, pas trois, pas quatre.

Si la Passion de l'Agneau de Dieu vous a été transmise dans le physique comme un tourment insupportable, attendez de savoir quelles souffrances ces huit cents chèvres ont dû endurer.

Le Hasmonéen a annoncé qu'il allait organiser un festin. Il a pris et invité des étrangers et des patriotes. La fête devait être néronienne. Puisque le signe naturel de l'intelligence humaine est l'imitation, puisque Néron n'est pas né, il fallait que quelqu'un se lève comme modèle pour le futur massacreur de chrétiens en vrac. Qui d'autre que lui, Alexander le Hasmonéen,  original même dans sa fuite ?

Il a fixé le jour. Il n'a dit à personne un mot de la surprise qu'il avait inventée. Et le banquet a commencé. Le Hasmonéen à fait sortir de la viande et du vin pour nourrir un régiment, ont engagé des prostituées étrangères, ont chargé les nationaux de faire leur métier comme ils ne l'avaient jamais fait auparavant. Rien ne manquait. La nourriture par les barils, le vin par les barils, les femmes par les barils.

"Où trouveras-tu un autre roi comme moi ?", en prélude à sa folie, cria le Hasmonéen pour être entendu par le Ciel vénéré par les huit cents damnés qui avaient déjà réservé des places sur les huit cents croix qui couronnaient le Golgotha depuis les contreforts jusqu'à l'esplanade du sommet.

Depuis quelques jours, tout le monde avait parié que le Hasmonéen n'oserait pas tant. Les proches des personnes impliquées dans le spectacle macabre ont prié le Ciel pour qu'il n'ose pas. Comme ils le connaissaient peu ! Les Juifs n'avaient pas encore appris et refusaient toujours de croire que la même mère qui avait porté Abel avait nourri le monstre de son frère dans son sein.

"Seules les femmes grecques donnent-elles naissance à des bêtes ?" criant poumon en gorge, le Hasmonéen fait entendre sa voix du haut des murs. "Vous avez la preuve du contraire. Ici, vous en avez huit cents."

Néron n'était pas si mauvais. Au moins, le fou par excellence crucifiait les étrangers. Ces huit cents personnes étaient toutes des compatriotes de son bourreau, tous des frères de ses hôtes.

C'était la surprise. Au lieu de les juger ou d'assassiner leurs ennemis sans que personne ne puisse le rendre responsable de leur mort, Hasmonéen les a rassemblés comme du bétail et les a condamnés à mourir sur la croix. Parce que, oui, il était le roi, et le roi était Dieu. Et s'il n'était pas Dieu, ça n'avait aucune importance, c'était le Diable. Tant pis pour ça, tant pis pour ça.

Le mont Golgotha était encombré de croix. Lorsque les invités ont pris place dans leurs fauteuils, les huit cents croix étaient encore vides. Le spectacle était sinistre mais gratifiant si tout cela restait une menace muette. Avec cette pensée positive en tête, ils ont commencé à verser le vin.

Enfin, après avoir mangé ce qu'il ne pouvait pas manger, bu ce qui n'était pas écrit et assouvi son instinct macho à souhait, le Hasmonéen donna l'ordre. À son commandement, les huit cents condamnés ont défilé.

Immédiatement, ils ont commencé à les accrocher aux croix. Une croix pour chaque tête. Si l'une des personnes présentes a senti son âme se briser, aucune n'a osé verser une larme. Le vin, les prostituées, le plaisir de le voir mourir comme un bandit qui jusqu'à hier avait paradé son statut de prince du peuple, tous ensemble ont fait le reste.

"Que faites-vous des rats qui envahissent votre maison ? Épargnez-vous leur progéniture maudite ou les envoyez-vous aussi en enfer ?" dans l'extase de la tragédie, le Hasmonéen hurle à nouveau depuis les murs de Jérusalem.

Ce qui a suivi n'était attendu par personne. Le Hasmonéen était un sac de surprises. Peut-être que vous aussi, lecteur, ne l'imagineriez pas si je ne vous en parlais pas et si je vous mettais au défi de deviner. Ils croyaient tous qu'avec la crucifixion des huit cents Pharisiens, la soif de vengeance des Hasmonéens serait étanchée. Ils tournaient déjà le dos aux victimes sur leurs croix lorsque huit cents familles ont commencé à circuler, les huit cents familles des huit cents malheureux exposés aux étoiles de leur destin. Femmes, enfants, famille par famille ont pris place au pied de la croix du chef de chaque foyer.

Abasourdis, croyant être invités à vivre un cauchemar infernal, les yeux des invités au banquet du Néron juif s'ouvrent en grand. Paralysés par l'horreur, ils ont compris ce qui allait se passer. La dernière et plus fraîche incarnation du Diable allait trancher la tête et le corps en même temps. Si l'homme est la tête de la famille, alors sa famille est le corps, et qui est le fou qui tue la tête et laisse en vie un corps plein de haine pour se venger?

L'armée de bourreaux hasmonéens a dégainé ses épées en attendant le commandement de l'homme qui a transformé Jérusalem en trône du Diable.

Déjà tous les corps gisaient aux pieds de leurs têtes, leurs femmes avec leurs fils et leurs filles tremblaient d'horreur et de désespoir, pleurant sur le sort de leur père lorsque, croyant que leur sort était de pleurer, le verrou de la folie du roi les chassa de leur illusion.

Une fois de plus, au zénith de sa folie, le Hasmonéen s'est écrié avec enthousiasme : « Jérusalem, souviens-toi de moi ». Puis il a donné l'ordre satanique.

Ils les ont tous massacrés, femmes et enfants, au pied des huit cents croix et de leurs huit cents Christs. Les bourreaux sicaires des Hasmonéens dégainent haches et épées, lèvent les bras et commencent leur tâche infernale et macabre. Personne n'a levé le petit doigt pour empêcher le crime.

(L'historien officiel des Juifs n'a guère écrit plus sur ce crime. Affirmant dans son avant-propos que la vérité est son seul intérêt, après avoir lu son récit, on se demande quel amour de la vérité le diable peut avoir. Mais continuons).

 Figés, croyant vivre un rêve, les invités ont assisté à la troisième partie du spectacle infernal sans bouger de leurs sièges. Acteurs de second ordre dans la grande représentation des Hasmonéens, le salaire avait aveuglé leurs cerveaux. Il ne fallait pas être très malin pour deviner le reste. Le Hasmonéen a alors ordonné de mettre le feu aux crucifiés. Et que le festin continue.

Et la fête s'est poursuivie sous un déluge d'alcool, de viande et de prostituées.

Le lendemain, tout Jérusalem accourt au Temple pour trouver du réconfort dans l'Oracle de Yahvé.

L'homme de Dieu a seulement dit : "La destruction est décrétée qui mènera cette nation à la ruine".

 

 

La Saga des Précurseurs

LE COEUR DE MARIE